Jeudi 26 septembre 2019.
Madame la rectrice Bénédicte Robert, accompagnée du DASEN* M. Claverie et de son adjoint M. Artaud, vient à la rencontre des professeurs de classes dédoublées. C’est à l’école Lavoisier de Châtellerault, école sous la responsabilité de Nicolas Paquet, IEN**, que la rencontre a lieu.
Deux ans d’expérimentation des classes dédoublées
Le programme est chargé, l’immersion se veut complète :
- Séance de passation des évaluations nationales en classe de CE1
- Séance sur la construction du nombre en mathématiques en classe de CP
- Séance de dictée négociée en classe de CE2
Le moment le plus riche est naturellement celui de l’échange avec l’équipe pédagogique : deux années d’expérience de dédoublement de CP, puis de CE1, cela mérite de faire le point.
Les enseignants sont tous là : Stéphanie Rabot, Stéphanie Renault, Pascale Maréchal, Caroline Caillaud, Olivier Pouzet et Sandrine Coutand. Cet échange se fait en toute simplicité en présence de tous les acteurs : Mme Bourat élue à l’éducation, Mme Faivre chargée d’études à l’éducation et bien évidemment, M. Abelin, maire de Châtellerault. Le service éducation de la ville de Châtellerault a mis en oeuvre cette mesure nationale, mesure qui pourrait bien devenir pérenne.
Les nouvelles pratiques pédagogiques favorisent l’engagement des élèves
L’heure est au bilan et les feux semblent au vert. Les pratiques pédagogiques ont changé : le travail des élèves s’effectue aujourd’hui, le plus souvent, en ateliers.
La «fracture» entre l’organisation de la classe maternelle et de la classe élémentaire n’existe plus. Les équipes travaillent de concert. L’ambiance est propice à l’innovation pédagogique pour favoriser la prise en compte de tous les élèves, en étant au plus près des besoins de chacun.
Grâce au travail en petit groupe, les enseignants mesurent plus aisément là où en sont leurs élèves. Tous soulignent l’engagement actif des enfants. Le partenariat avec les familles est facilité : on se rapproche ainsi de la co-éducation indispensable à la réussite scolaire. Et que dire de tous les «effets connexes» pour reprendre les mots de M. Claverie : la prise en compte de l’autre, le climat scolaire, la confiance en soi.
Madame la rectrice parle également de métacognition et de l’importance du langage dans les apprentissages. Les temps d’expression des enfants dans ces classes dédoublées sont optimisés.
Le sujet est aussi empreint de vigilance. Après deux années passées dans des classes dédoublées, les élèves de CE2 en REP+*** retrouvent ensuite des conditions classiques d’enseignement. Cette transition nécessite un accompagnement dès le CP. Ces dispositifs visent avant tout les apprentissages fondamentaux.
Graphonémo poursuit les mêmes ambitions pédagogiques
L’échange semble intarissable. Pourtant, au programme de la matinée de Madame la rectrice, il reste une étape : une rencontre avec les créatrices de Graphonémo.
15 minutes devenues 5, pour évoquer un projet qui entame sa troisième année scolaire… Tout comme le dispositif des classes dédoublées. Coïncidence ? Pas tout à fait. Les ambitions pédagogiques et les modalités pour y parvenir sont bien communes.
Alors rendez-vous prochainement, nous l’espérons, pour l’expérimentation du logiciel Graphonémo, dans les classes de CP dédoublées et dans les autres ! C’est Nicolas Turquois qui clôture cette rencontre sur les bancs de l’école, en soulignant son étonnement de voir deux fonctionnaires de l’éducation nationale se frotter aux acteurs économiques de la Vienne pour produire et éditer leur logiciel Graphonémo au sein de leur SAS**** ! Il ajoute, avec un grand sourire, que l’adhésion de l’éducation nationale au MEDEF pourrait bien être la prochaine étape !
Cette pointe d’humour nous a tous faits sourire. Mais au fond, indépendamment des modalités, des instances ou des couleurs politiques, quand il s’agit de l’éducation de nos petits citoyens de demain, la devise des mousquetaires «un pour tous et tous pour un» ne prend-elle pas tout son sens ?
*DASEN : Directeur Académiques des Services de l’Education Nationale. Il représente le recteur dans son département. Sous l’autorité du recteur, il met en œuvre la stratégie académique dans les écoles, les collèges, les lycées et les établissements d’éducation spéciale du département.
**IEN : Inspecteur de l’Education Nationale. Il dépend du DASEN. Il exerce ses fonctions dans le cadre du programme de travail académique.
***REP+ : Réseau d’Education Prioritaire Renforcé. La politique d’éducation prioritaire vise à réduire l’impact des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire. L’action pédagogique et éducative est renforcée dans les écoles des zones qui rencontrent les plus grandes difficultés sociales.
**** SAS : Société par Actions Simplifiée.